Analogie
L'Homme est ainsi fait qu'il aime comparer les choses. Et quand je dis chose, j'entends tout ce qui est comparable, et surtout ce qui ne l'est pas. Il compare son salaire avec celui de son collègue, sa voiture avec celle de son voisin, sa femme / son mari avec celle / celui des célébrités, la taille de son sexe avec celui de son coéquipier et, pour le joueur de poker, sa courbe de gain avec sa courbe EV. Et comme je ne tiens pas à faire exception à la règle, je vais ici même faire deux analogies.
La première concerne la différence de comportement entre le on-line et le live. Et pour l'occasion je me suis pris en exemple (c'est tout ce que j'avais sous la main...). Lorsque je joue en live, je suis (j'essaie d'être) quelqu'un de plutôt impavide, courtois, respectant avec élégance la part de hasard inhérente au poker, quand bien même la pression s'accrue dangereusement à l'intérieur de la cocotte. Bref, un vrai gentleman. Qu'en est-il de mon comportement lorsque je suis sagement assis sur mon canapé, mon portable posé sur les genoux, ma compagne assise à mes côtés ? Je me transforme en bête sanguinaire et cruelle, prête à faire la peau à tous les vilains qui croiseront mon chemin ! Les insultes pleuvent au moindre bad beat ou au premier bluff réussi et un hurlement de joie rauque et viril résonne dans l'immeuble lorsqu'une horreur arrive à la rivière et transforme mon bluff raté en mine anti-personnel pour le vilain qui l'aura bien cherché, 'culé ! Évidement, tout ça ne sort pas de mon appartement... non... Évidement, tout ça ne sors pas de mon immeuble, et n'apparaîtra jamais sur un quelconque tchat !
Et l'analogie alors ? Si je devais résumer, je vous conseille de me croiser comme piétons que sur la route... Je développe. Si quelqu'un me bouscule sur un trottoir, mon premier réflexe sera de m'excuser, quand bien même je ne suis pas responsable du choc. Si la personne est, de plus, très grande et plutôt large d'épaules, j'accompagnerai mes excuse d'un petit geste craintif de la main afin de lui faire comprendre à quel point je suis désolé de m'être trouvé sur sa route. En revanche, lorsque la portière de ma petite voiture se ferme, Mr Hyde est de retour ! Je crache mes invectives à tout va, peu importe l'âge, le sexe et la corpulence des chauffards dont je croise la route. Avec une mention spéciale pour celui qui, dans sa grosse berline allemande, me suit sur la voie de gauche de l'autoroute avec un distance d'insécurité la plus courte possible, quand ma vitesse est naturellement bridée par la densité du trafic et qu'il n'y a donc aucune raison pour que je le laisse passer. Lorsqu'il ajoute à cela les appels de phares, ma vitesse décroît d'autant plus et mon majeur se dresse entre les sièges afin qu'il sache ce que je pense de son envie de doubler.
A ce soir, derrière mon écran, pour le DavidLpoker Tour...
MOUAHAHAHAHA